Votre épicerie coûte plus cher? Ne vous inquiétez pas pour le confort des ploutocrates multi-milliardaires qui émettent vos factures
Les ploutocrates à la tête des empires constituant une sorte d'oligopole de la distribution alimentaire continuent de profiter d'une économie de plus en plus difficile pour les consommateurs canadiens
Les chaînes d'alimentation sont des entreprises, pas des organismes de charité alors au bout du compte, elle protègent leurs marges de profits.
Normalement, ça fonctionne plutôt bien ou du moins, tant qu'il y a suffisamment de compétition et que les Canadiens sont en mesure de payer.
Justement, au Canada, selon un article du 4 août 2022 dans le Financial Post, 3 grandes chaînes d'alimentation accaparent 75% des parts de marché, à savoir Loblaws (36,6%), Empire (28%) et Metro (10,4%).
https://financialpost.com/news/retail-marketing/canada-grocers-profit-inflation-complicated
Ça laisse 25% à une nébuleuse d'autres "concurrents" qui peinent à s'imposer, devant la position dominante des "majors" de l'alimentation. Surtout après les "mesures-COVID" qui ont eu un impact réel sur les "petits commerces", incluant en alimentation.
Notons que Walmart et Costco sont mesurés dans différents segments de marché.
On voit donc qu'il y a des raisons pour les consommateurs de s'interroger si cette géométrie de marché les avantage d'abord eux ou les actionnaires et administrateurs de ces empires.
Pour vous faire une idée générale de ce qui se passe, TrueNorth a publié cette revue de Jasmine Moulton, le 31 octobre 2022.
D'ailleurs, le 26 octobre 2022, un article dans The Maple explique qu'une poignée de chaînes qualifiées de “massives” dominent le secteur canadien de l'alimentation. Tandis que les travailleurs de l'épicerie sont confrontés à de bas salaires et à l'insécurité, les principaux magnats du secteur de l'alimentation sont parmi les milliardaires les plus riches du pays. Est-ce désirable que la société se retrouve ainsi cristallisée dans un tel déséquilibre entre les gagne-petits et les ultra-riches?
Par exemple, en juin 2020, le PDG Galen Weston Jr. a réduit l'augmentation de salaire de 2$ de ses épiciers en temps de pandémie. Or, en mars 2022, la famille Weston avait augmenté sa richesse de plus de 4 milliards de dollars depuis la réduction des salaires de ses employés.
Est-ce que ça vous donne le goût d'aller magasiner chez Loblaws?
Et ce n'est pas mieux du côté de la famille Sobeys.
Leur histoire d'opposition aux travailleurs remonte à loin. De la fermeture des magasins où les travailleurs tentent de s'organiser au transfert massif du travail à temps plein vers le temps partiel. C’est ainsi, en partie, qu’ils ont maintenu des salaires bas et des profits élevés.
Ça ne donne pas envie d'aller chez IGA, non-plus.
Pas difficile d'observer que ces empires de l'alimentation sont dirigés par des ploutocrates qui profitent grassement des salaires de misère d'un part très importante de leurs employés. Pas tous puisque certains postes plus hauts en hiérarchie s'en tirent mieux mais au bas de l'échelle, les finances ruissellent de manière vraiment limitée (et c'est manifestement intentionnel, ainsi).
On pourrait penser qu'avec des salaires de misères aux caissières, les prix à la caisse seraient encore plus bas mais dans les faits, les prix demeurent stables pendant que les milliards s'accumulent dans les poches des ploutocrates.
https://www.readthemaple.com/poverty-wage-plutocrats-a-guide-to-canadas-grocery-chain-oligarchs/
C'est donc important de savoir qu'exerçant un tel pouvoir, aussi bien dans la portée de leurs empires respectifs que via les milliards qu’ils empochent, année après année, en profits, le secteur canadien de l'alimentation a besoin de réelle concurrence pour espérer voir une guerre permanente des prix forcer la main des ploutocrates afin qu’ils paient mieux les gagne-petits tout en offrant des prix plus concurrentiels.
Le 19 octobre 2022, Canadian Grocer exposait que dans une lettre aux fournisseurs, Loblaws a déclaré avoir connu d'importantes augmentations d'une année sur l'autre de bon nombre de ses coûts de chaîne d'approvisionnement.
Conséquence?
Loblaw a unilatéralement augmenté les frais de chaîne d'approvisionnement pour ses fournisseurs au moment où les coûts de transport augmentent.
https://canadiangrocer.com/loblaw-supply-chain-fees-transportation-costs
Les propriétaires multimilliardaires de Loblaws ont beau avoir annoncé qu'ils gèlerait les prix de tous ses produits maison sans nom jusqu'au 31 janvier 2023, dans le but d'aider les clients aux prises avec l'inflation, des critiques ont averti que la société pourrait chercher à récupérer les pertes de bénéfices ailleurs.
Quel jeu de relations publiques, pas vrai?
Donner l’impression aux consommateurs que Loblaws leur accorde des faveurs et refiler une partie (ou la totalité) du prix de la mesure aux fournisseurs.
Une étude à laquelle vous pouvez participer
Devant cet état des lieux, le Bureau de la concurrence (BCC) étudiera la concurrence dans le secteur de l’épicerie au Canada
https://forum.chaudiere.ca/viewtopic.php?t=4561
Cette étude visera à examiner comment les gouvernements peuvent lutter contre la hausse des prix des produits d’épicerie en renforçant la concurrence.
La portée de l’étude demeure limitée mais au moins, vous allez pouvoir partager vos observations qui vont devoir être envoyées avant le 16 décembre 2022.
https://www.bureaudelaconcurrence.gc.ca/eic/site/cb-bc.nsf/fra/04688.html#sec06
Puisque vous faites probablement partie des consommateurs canadiens qui fréquentez l’une ou l’autre des épiceries des empires canadiens de l’alimentation, vous serez probablement intéressés à faire part de votre expérience au Bureau de la concurrence.
Accessibilité, service-client, variété et prix font partie des thèmes que vous voudrez probablement aborder.
Alors que de nombreux Canadiens se sont appauvris au cours de la crise pandémique-COVID de l’OMS, relayée docilement au Canada par les “élus” mondialistes, les ploutocrates, eux, se sont enrichis.
Ces éléments et bien d’autres pourraient d’ailleurs faire partie de vos observations.
L’alimentation demeure un besoin fondamental pour les humains que nous sommes alors il faut demeurer très attentifs à nos chaînes d’approvisionnement alimentaires.
Il faut aller aussi loin que de faire des choix personnels qui pourraient favoriser davantage les petits producteurs locaux pour au moins une part de notre épicerie, comme les oeufs, la viande, les légumes et les fruits, en saison ou en serre. Et bien plus, comme via de petites boulangeries ou épiceries-santé.
Contre-analyse brutale
En fin d’article, je rappelle qu’il est toujours possible qu'un ou plusieurs concurrents étrangers vienne s’établir au Canada pour bouleverser l’équilibre actuel.
Il ne faudrait donc pas que le Bureau de la concurrence trudeauiste en vienne à mettre tellement de “red tape” sur nos chaînes nationales que ça finit par les plomber au point où elles n’auront plus la force de résister à des prises de contrôles étrangères ou encore, l’apparition-surprise de concurrents aux poches très profondes.
Il y a donc cet angle à ne pas négliger si on veut que la propriété des empires alimentaires demeurent canadienne. Nos ploutocrates, aussi pingres soient-ils, finissent invariablement par dépenser plus ici que les ploutocrates étrangers.
Aussi, les salaires des gagne-petits pourraient disparaître entièrement à la faveur de robots.
On le voit chez Walmart, les caissières disparaissent pour laisser presque toute la place à des auto-caisses de paiement où c’est le client, lui-même qui numérise ses produits et mets ses emplettes en sac, sous l’oeil attentif d’un employé et surtout, de caméras qui enregistrent chaque geste, sans vraiment s’embêter de votre consentement.
Les prix ne sont pas vraiment plus bas chez Walmart, c’est juste plus payant pour la chaîne ainsi.
Sans surprise, ces auto-caisses prennent de plus en plus de place ailleurs, aussi. Costco, IGA, Maxi&Cie et même Dollarama. On voit ces auto-caisses gagner du terrain. Et ça ne semble pas vouloir ralentir.
Si l’auto-caisse n’est qu’un exemple qui frappe l’imaginaire, il ne faut pas croire que les multimilliardaires de l’alimentation n’ont pas pensée à automatiser, robotiser et algorithmiser (via une intelligence artificielle) d’autres aspects de l’expérience-épicerie.
Que ce soit pour placer des produits en tablettes ou pour suivre les habitudes de chaque client, des technologies se présentent graduellement comme des solutions qui permettront d’engranger sans cesse plus de profits.
Est-ce que les consommateurs seront les gagnants de cette course technologique? Peut-être, en partie mais il faudra que les employés et les clients demeurent attentifs.
Il va aussi falloir éviter qu’une version obsessivo-mondialiste d’une “lutte au carbone” trudeauiste ne vienne pas ajouter à la pression à la hausse sur les prix car si les prix de l’énergie augmentent pour opérer les épiceries ou même transporter tout ce qui se retrouvent sur les tablettes, les coûts seront presqu’assurément passés directement aux consommateurs.
N’oublions pas la guerre libéralo-mondialiste contre les fertilisants.
Rappelons qu’en décembre 2020, le gouvernement de Justin Trudeau a dévoilé son nouveau plan climatique, axé sur la réduction des émissions d'oxyde nitreux provenant des engrais de 30% par rapport aux niveaux de 2020 d'ici 2030.
Soyons clairs, à savoir que cette action strangulatoire à l’encontre de l’usage des fertilisants a pour effet d’augmenter les prix de ce qu’on mange. D’ailleurs, le 3 novembre 2021, Bloomberg expliquait que “La crise des engrais signifie des prix plus élevés pour chaque assiette de nourriture”.
Et ce n’est pas tout, les nouvelles directives réglementaires-COVID à la frontière, nos politiques publiques (qui ont des impacts sur les prix, comme la limitation ou “gestion” de l’offre comme dans le secteur du lait) ou même notre taux de change avec les pays d’où on importe de la nourriture vont continuer d’avoir des effets directs sur nos factures, à l’épicerie.
Finalement, les consommateurs devront se faire entendre à propos de la montée des protéines provenant des grillons et d’autres insectes, avec leur part de chitine et d’autres contaminants qui pourraient engendrer des risques pour la santé humaine.
Les ploutocrates nous ont prouvé à de nombreuses reprises qu’il n’ont à peu près aucune considération pour le facteur humain et qu’ils sont obsédés par l’augmentation de leurs bénéfices alors la venue de produits à base d’insectes pourrait éventuellement faire l’objet d’approches “créatives” pour les normaliser auprès des clients, avec les risque que ça pose pour la santé de ceux qui les consommeront.
Pour toutes ces raisons et bien d’autres, n’hésitez donc pas à écrire au Bureau de la concurrence pour leur faire part de vos observations.
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Appel à votre soutien.
Si vous appréciez mes efforts soutenus, veuillez, s'il-vous-plaît et si vous le pouvez, participez à ma campagne de financement d'octobre 2022 (je sais nous sommes le 1er novembre 2022) car plus que jamais, j'ai besoin de votre aide.
https://donorbox.org/campagne-d-octobre-2022-pour-supporter-mes-efforts
Sans vous, rien n'est possible.
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Si vous préférez m'aider via Interac:
Courriel: cgelinas@logixca.com
Réponse: Claude
Merci de rayonner en conscience, jusqu'à moi et de continuer à m'appuyer.
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Archive: https://lnkj.in/t/alimentation
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Et pour terminer, ce tweet du 30 octobre 2022, de “Supply Chain Canada, Alberta Institute” qui cite l’article de la CBC intitulé “Le Bureau de la concurrence enquêtera sur les prix des épiceries“ dit que…
La semaine dernière, de nouvelles données ont montré que, bien que le taux d'inflation du Canada ait diminué à 6,9 %, les prix des aliments achetés dans les magasins ont tout de même augmenté de plus de 11 %. Le prix des aliments a augmenté à un rythme plus rapide que le taux d'inflation global depuis 10 mois..."
Comme quoi la crise profite encore à quelqu’un mais ce n’est manifestement pas vous.